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MARC-ANTOINE PÉPIN, KINÉSIOLOGUE, PRÉSIDENT DE LA FÉDÉRATION DES KINÉSIOLOGUES DU QUÉBEC

Le lundi 25 mars dernier, nous apprenions que le CIUSSS de la Capitale-Nationale prévoit mettre fin aux contrats de 11 kinésiologues travaillant dans les CHSLD de la région. Ce sont 11 professionnels en kinésiologie, qui travaillent en prévention auprès des aînés de la région, qui perdront leur emploi dans les prochains jours. Cette orientation est alarmante pour la santé et le bien-être de nos aînés. 

Les kinésiologues sont des professionnels du secteur de la santé, spécialistes de l’activité physique. Détenteurs d’un baccalauréat en kinésiologie, ils possèdent une expertise unique dans l’encadrement de la pratique d’activité physique à des fins de prévention, de traitement ou de performance.

Bienfaits

En plus de la préservation de l’autonomie, l’intervention des kinésiologues apporte plusieurs bienfaits aux résidents de CHSLD : diminution des risques de chute, augmentation de la solidité des os, réduction des effets de maladies cardio-vasculaires, pour n’en nommer que quelques-uns. Les kinésiologues aident les résidents à vivre mieux et dignement.

Leur contribution aide également à réduire la charge de travail des autres professionnels de la santé. Par exemple, lorsque les résidents arrivent à se tenir debout par eux-mêmes plus longtemps, grâce aux programmes de renforcement qu’ils suivent, les préposés peuvent leur donner des soins plus facilement. Cela contribue à réduire la charge de travail des préposés. Sachant que nous travaillons avec une importante pénurie de main- d’œuvre, nous ne voyons comment pas comment le réseau de la santé peut se passer de l’apport des kinésiologues en prévention.

Enfin, il est tout simplement choquant de prétendre que les préposés aux bénéficiaires, déjà surchargés par leurs tâches quotidiennes, pourront remplacer les kinésiologues et encadrer adéquatement la pratique d’activité physique des résidents. Soyons clairs, les préposés font un travail crucial et admirable, mais ils n’ont pas l’expertise des kinésiologues et n’ont pas le temps de s’occuper de l’activité physique. Cette situation met en évidence l’importance de reconnaître et d’encadrer le rôle professionnel du kinésiologue dans un futur rapproché.

Vision à court terme

Le CIUSSS de la Capitale-Nationale est la seule organisation à mettre fin aux contrats de kinésiologues. Dans d’autres régions, comme Chaudière-Appalaches, l’importance des kinésiologues a été pleinement reconnue et de nouveaux postes à temps plein ont récemment été créés.

Le CIUSSS avance que les coupures permettront de faire des économies. Cette analyse est incomplète et présente une vision à court terme. Un calcul complet aurait permis de montrer que chaque dollar investi en prévention (comme l’ajout de kinésiologue) permet d’économiser 5,60$ en soins plus tard.

Le gouvernement du Québec a affirmé à maintes reprises son engagement envers la prévention et la promotion de la santé. Il est temps de traduire ces paroles en actions concrètes. L’abolition des postes de kinésiologues dans les CHSLD de la Capitale- Nationale est un pas dans la mauvaise direction.

Nous appelons le CIUSSS de la Capitale-Nationale à revoir sa décision et à reconnaître la valeur ajoutée des kinésiologues dans les soins aux aînés. Il est de notre devoir collectif de veiller au bien-être de nos aînés. Ne les laissons pas tomber.

 

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CRÉDIT PHOTO MARC ROBITAILLE

Marc-Antoine Pépin, Kinésiologue, Président de la Fédération des kinésiologues du Québec

 

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